La voiture à moteur est toujours au centre de l’œuvre d’art

C’est la règle de “l’automotive art” ou “motoring art”, désolé par d’équivalent dans la langue de Molière, l’automobile est bien un objet faisant partie de l’ADN de nos voisins d’outre Manche.

Jacques Henri-Lartigue, Grand Prix, 1913 ©AAJHL.

Cette image est née d’un accident. Jacques Henri-Lartigue est alors au Grand Prix de l’Automobile-Club de France. Surpris par la vitesse des voitures, il tente de suivre l’une d’entre elles avec son appareil avant de prendre le cliché.

Salvador Dalì, Automobiles habillées, Fondation Gala, 1941.

Le peintre espagnol était passionné par les Cadillac. Impliqué dans l’utilisation appropriée de cette « machine », il signe ici un tableau énigmatique. Il y habille deux automobiles, dont une semble tout droit sortie d’un salon de haute couture.

Robert Doisneau, La voiture fondue, 1944 ©Atelier Robert Doisneau.

Une carcasse de voiture peut susciter bien des histoires. L’œil averti de Robert Doisneau a su déceler dans ce moment de jeu tout l’imaginaire de ces cinq enfants.

Art Car, design par Alexander Calder, BMW 3.9 CSL E9 Groupe 2, 1975.

Le phénomène « Art Car » apparaît en 1975. Hervé Poulain, commissaire priseur et pilote de course français, propose alors à son ami, le sculpteur et peintre américain Alexander Calder, d’utiliser une BMW 3.0 CSL comme toile de fond.

Jean-Michal Basquiat, Cadillac Moon, 1981, acrylique et crayon sur toile, 162×172 cm, Collection Bischofberger, Suisse.

Cadillac Moon est l’une des premières toiles de l’artiste haïtien, Jean-Michel Basquiat. Avec cette œuvre, il s’affirme enfin en tant qu’artiste, et raye « SAMO© » (Same Old Shit) pour signer « Jean-Michel Basquiat ».

Jean Tinguely, Pit-Stop, 1984, Musée Tinguely, Bâle, Donation Niki de Saint Phalle.

Fasciné par les courses de voitures, Jean Tinguely répond à une commande de la régie Renault en créant cette sculpture monumentale. Façonnée à partir des pièces de deux voitures, pilotées par Alain Prost et Eddie Cheever, il y exploite le sentiment de mouvement et de vitesse lente.

Gabriel Orozco, La DS, 1993 © CNAP. Courtesy galerie Chantal Crousel, Paris.

Voiture fétiche des Trente Glorieuses, mythe théorisé par Roland Barthes, la célèbre Citroën est passée à la scie sauteuse par Gabriel Orozco : effilée, monoplace, elle produit un étrange effet d’optique.

Bertrand Lavier, Giulietta (Alfa Romeo), 1993, Musée d’art moderne et contemporain, Strasbourg.

Bertrand Lavier magnifie la beauté de la catastrophe en prélevant dans une décharge cette voiture accidentée. Entre ready-made duchampien et compression de César, l’œuvre dramatise l’art conceptuel.

César Baldaccini, Giallo Naxos 594, 1998. Photo : Aurelio Amendola © César Paris 2008.

César rencontre la presse hydraulique en 1959 et devient alors l’artiste de la « compression dirigée ». Giallo Naxos 594 fait partie d’une série créée à partir de coques neuves et repeintes en cabine à partir d’une des couleurs du nuancier de la marque Fiat.

Damian Ortega, Cosmic Thing, 2002.

Présentée pour la première fois au public de la 50e Biennale de Venise en 2003, cette fragmentation du célèbre modèle Coccinelle de Volkswagen, créé à la demande de Hitler, est l’œuvre de l’artiste mexicain Damian Ortega. Véritable suspension dans les airs, Cosmic Thing dévoile près de 6000 pièces.

Source Beaux Arts

https://www.beauxarts.com/expos/art-et-automobile-un-siecle-dinspiration/